Nyons

Au carrefour de l’Eygues et de la route allant de Phocée-Massalia au Nord de la Gaule, le site de Nyons ne pouvait que retenir l’attention des Romains qui y fondèrent Novio Magus, le «nouveau marché».
Curieusement pourtant, alors que le sol des Baronnies est généreux en vestiges gallo-romains, le sous-sol del Nyons est demeuré avare: quelques médailles et fragments de vases, des bribes d’inscriptions, des morceaux de statues, une tombe garnie à La Perrière, une soixantaine d’amphores vinaires du IIe siècle estampillées «Marullus», mais rien à la hauteur de l’important Novio Magus. Une tradition veut qu’un sanatorium pour légionnaires romains ait existé aux Guards, mais son existence n’a jamais été formellement attestée.
La seconde naissance historique de Nyons se situa en 520 lorsque saint Césaire (qui n’était encore que Césaire, archevêque d’Arles) décida d’ouvrir à Nyons une annexe de son couvent féminin et la confia à sa sœur Césarée. Un embryon de ville se développa autour du couvent, tandis que dans le pays se succédaient les Burgondes, les Francs et les Carolingiens; par le jeu des partages, le Nyonsais échut en Lotharingie, puis au fameux comte Boson, passa aux Rodolphiens, et en 1032 devint province (lointaine) du Saint Empire Romain Germanique.

Reproduit de “Les Baronnies – Mode d’emploi d’un fragment de paradis”, Patrick Ollivier-Elliott, 2001 – Édisud

Nyons
“Nyons” – Album du Dauphiné, Alexandre Debelle – Digitized by Google Books