Buis-les-Baronnies

Quand on vient de l’Est lointain, quand on a traversé les déserts de la Méouge et de la haute Ouvèze dans un petit matin glacé, quand la jauge à essence tend vers zéro, quand la pensée d’une tasse de café chaud et d’un vespétro donne tout son sens à l’historie d’Ésaü et de son plat de lentilles, quand les gorges commencent à rester en travers de la vôtre, ce qui fait continuer, c’est Le Buis.
Quand on vient de l’Ouest opulent, de ses vignobles éclatants, des terrasses tropéziennes de Vaison, de l’indolence heureuse des vallons méditerranéens, quand on hésite une dernière fois avant d’attaquer la montagne et que le poids du sac ou la fragilité de la bicyclette commencent à faire réfléchir, quand l’odeur des épices vous retient, c’est Le Buis.

Reproduit de “Les Baronnies – Mode d’emploi d’un fragment de paradis”, Patrick Ollivier-Elliott, 2001 – Édisud

Le Buis
“Le Buis” – Album du Dauphiné, Alexandre Debelle – Digitized by Google Books